La Fondation Marius Berliet

En octobre dernier, je me suis rendu à l’assemblée générale de l’AAIMM (Association des Amis des Instruments et de la Musique Mécanique) en région lyonnaise. Cette A.G est toujours jumelée avec une animation qui, cette fois, était la visite de la Fondation Marius Berliet. Nous avons été pris en mains par Messieurs Brassler et Broutechoux, deux passionnés de l’histoire du camion en France et de l’emblématique marque Berliet.  

Autodidacte, Marius Berliet (1866-1949) construit un moteur et assemble un premier véhicule en 1895 dans un appentis de la maison familiale. Le second véhicule est construit en 1897 dans une annexe des ateliers de tissage de tissu parentaux (Berliet et Bellet) situé dans le premier arrondissement de Lyon. Au décès de son père en 1899, il laisse l’activité de tissage à ses frères et aménage un atelier de construction automobile plus grand. Soucieux d’un développement rapide, il rachète en 1902, les ateliers de la marque de voitures Audibert et Lavirotte forts d’une superficie de 5000m2 et de 250 ouvriers. Il poursuit l’activité cessée par la volonté des actionnaires d’Audibert et Lavirotte actant dans un PV d’assemblée générale : « qu’il n’y avait pas lieu de continuer la fabrication de voitures automobiles compte tenu de la crise que traversait cette activité.. ». Marius Berliet a une tout autre vision du potentiel de développement de l’automobile, il n’est pas encore question de camions à ce moment de la vie de l’entreprise. Une manne financière exceptionnelle viendra, en 1905, avec la cession d’une licence de fabrication de voitures Berliet aux Etats-Unis à la société ferroviaire  American Locomotive Company (ALCO) désireuse de se développer dans le domaine automobile. Berliet intègre la locomotive chasse-buffle dans son sigle en mémoire de cette association fructueuse et elle y subsistera, schématisée, jusqu’en 1980.

Berliet Type D 1901
Berliet Type AH 1911
ALCO 60CV 1912

Marius Berliet est visionnaire à plus d’un titre, il anticipe l’essor du transport par route des marchandises et donc du besoin croissant en camions. Les premiers sont assemblés en 1907 et son modèle CBA de 1913 arrive à point nommé lorsqu’éclate le Première Guerre mondiale. L’armée française en commandera plus de 15.000 durant les années de conflit. Durant cette période, la production d’automobiles est arrêtée complètement et remplacée par la fabrication d’obus et l’assemblage sous licence de chars Renault FT. L’usine de Vénissieux est la seule à disposer de l’équipement industriel nécessaire pour pouvoir réaliser la tourelle pivotante à 360° de ces chars. C’est dire l’avance technologique de l’entreprise. Celle-ci se retrouve aussi dans les recherches sur l’usage d’autres combustibles que l’essence jusqu’alors seule à être utilisée. Dès 1926, un moteur gazogène à bois cru est mis au point. En 1930, une motorisation diésel est proposée ; sur les 25.000 camions de type GDR construits en 17 ans d’existence, 45% roulent au diésel, 31% sont des Gazobois et 24% des véhicules à essence. Berliet équipe une fourgonnette, modèle VTS, d’un petit moteur électrique, nous sommes en 1924 comme quoi cette technologie était déjà disponible et fonctionnelle. Comme nous le fait remarquer notre guide, les développements actuels du moteur électrique trouvent leur base sur ces premières expériences.

Berliet Type M 1909
Berliet CAT 1913

Dans l’entre-deux guerres, des législations favorisant le transport par rail plus que par la route compliquent la tâche des fabricants de camions français et freinent les ventes donc aussi pour Berliet. Parallèlement aux camions, l’automobile continue à être produite mais la décision de son arrêt définitif tombe en 1939.

La seconde guerre mondiale fait chuter la production de camions de façon drastique mais une partie de ceux-ci sont livrés par obligation aux forces occupantes. Cette situation va provoquer la mise sous tutelle de l’entreprise à la libération mais Marius et ses fils, qui sont entrés dans le CA de la société, vont en récupérer la pleine propriété en 1949.  

L’après-guerre est une période faste, la production est importante mais la concurrence l’est tout autant, cependant les camions Berliet peuvent capitaliser sur une image de robustesse, de fiabilité et d’un entretien aisé pour garder des parts de marché. Entre temps Michelin est devenu l’actionnaire majoritaire du groupe Berliet. La crise provoquée par le choc pétrolier de 1974 précipite sa mise en vente. Pour éviter le rachat par Fiat de Citroën et Berliet, l’état français fait pression sur Michelin. Citroën passe aux mains de Peugeot et Berliet aux mains de Saviem, la division camions de Renault. C’est le début de le fin, regrette notre guide, Saviem n’a pas la notoriété de Berliet dont la marque disparait progressivement et définitivement en 1980 pour laisser place au losange de Renault. La division Renault Trucks qui a digéré Berliet sans en avoir tiré un réel profit passe ensuite aux mains du suédois Volvo Trucks.

Berliet VDAF 4 1936
Berliet GDLS30 1940

Ce survol très rapide de presque quatre-vingt ans d’existence passe sous silence la petite production ferroviaire de Berliet mais aussi celle de matériel roulant pour les pompiers, les autobus et autocars, les véhicules militaires de même que des camions fabriqués à quelques unités pour des usages très spécifiques tel le gigantesque T100.

Berliet T100

La Fondation Berliet œuvre à la préservation de tous les types de véhicules portant le sigle de la marque mais aussi plus largement celle du patrimoine français des véhicules poids lourds. Plus de 280 véhicules, toutes marques confondues, y sont conservés et entretenus.

Saurer Type B 1913

Elle gère également un très important centre de documentation relatif à l’histoire du poids lourd en France.

Pour ceux qui veulent creuser ce sujet aussi inépuisable que celui de la musique mécanique, je ne peux que leur conseiller la consultation des sites Marius Berliet, Berliet ou celui de la Fondation.

En 2024, le TCC proposera un rallye de 2 semaines dont l’une des étapes sera Bourg en Bresse et la Fondation Marius Berliet est au programme des visites.

Renault Char FT 1917
Ariès R 66-3 1917
Latil TP 4×4 1913
Renault FU 1919
Peugeot type 1525 1917
Willème RD 615 DN 1955
Mack type AC 1916
BARRON- VIALLE type F 1914
BERLIET Automotrice 1929
LUC COURT HA 1910
CHENARD et WALCKER U7T 1927
DE DION BOUTON type K 1926
BERLIET VTB électrique 1924
LATIL TA 1899

Dans l’ordre BERLIET AM2 1912, VB 1920 et VF 1921
BERLIET type C1 1908
BERLIET AK4 1911
BERLIET VIHB 1927 et VGB 1925
au 1er plan BERLIET VILS 944 1932
BERLIET VILF 9 1933
BERLIET AI 9 1911
BERLIET VIRP 2 1939 « Dauphine » dernier modèle de tourisme produit avec cellule passager de Peugeot 402

Essen : Techno Classica 2022

La Covid ne m’a pas permis de me rendre à Rétromobile, mais fort heureusement cela s’est assez rapidement passé et j’ai pu me rendre à Techno Classica à Essen en Allemagne. C’est l’un des très grands salons européens dédiés à la voiture de collection. Il n’avait pas pu avoir lieu en 2020 et en 2021.

L’impression générale est celle d’un salon qui réunit toujours parmi les plus belles automobiles qu’on puisse imaginer. Il n’est pas question d’espérer y faire des affaires car les prix sont très élevés mais le plaisir des yeux est satisfait. La partie bourse de pièces a nettement diminué en importance, les emplacements sont à des prix qui ne peuvent pas être amortis par la vente de quelques pièces. Comme dans les manifestations qui ont lieu en France, il reste des emplacements disponibles, Covid de dernière minute ou difficultés à trouver des exposants, difficile à déterminer? Le public est présent mais ce n’est pas la grande affluence, là aussi comme dans les salons français.

Mais, place aux photos :

Tatra 87 construite de 1936 à 1950 avec moteur V8 monté à l’arrière et refroidissement par air
Adler Trumpf
Fiat 1900
Alvis
Rolls-Royce Silver Ghost et Lancia Aprilia
tracteur Lamborghini

Des Mercedes plus rutilantes les unes que les autres
Aston Martin 15/98 2litres 1938
Alfa-Roméo 6C 2500 SS 1942-43

BMW 503 Coupé 1957
Fiat Multipla
Borgward Isabella
BMW 501
Bugatti 57 SC Atlantic
Une 2CV à 39 900€ mais qui n’a que 1785km au compteur…
Auto-Union à restaurer
Les Citroën s’exposent
Jaguar et Packard rivalisent d’élégance
Edsel Ford
BMW du début des années 30
Auto-Union 1000 SP
Impressionnante Maybach
Horch
Un ancêtre Mercedes
Richard Brasier en état d’origine
Bugatti au moteur impressionnant
Véritas
Des Bentley…
Talbot
Alfa Roméo 6C 2500

Delahaye 135 MS Ghia-Aigle 1949
Delahaye non restaurée
Hispano-Suiza H6B 1926 recarrossée en 1931
Borgward Isabella Coach
Quelques américaines mais elles sont peu nombreuses
Porsche : le choix est pléthorique
Bugatti 57 Atalante
Les Mercedes ont un hall spécifique
Mercedes 500K (avec compresseur) 1936 Erdmann et Rossi
Des Mercedes de toutes époques
Alfa Romeo 1900 C SS Ghia Special 1954
Opel 1910
Opel un peu plus récente…
Horch 854
Le travail est étonnant, dire que ce soit beau???
BMW 501

Décès Jean Faroux

Nous venons d’apprendre le décès de Jean Faroux à l’âge de 87 ans, membre d’honneur du TCC. Ses funérailles auront lieu lundi 23 Mai à Coulogne en l’église Saint-Jacques à 10h00.

Nous avions évoqué son nom dans le dernier article paru concernant le Salon du Poids Lourd qui a eu lieu il y a quinze jours ; il était l’un des instigateurs de ce salon avec Robert Carpentier et Guy Manier, salon a chamboulé la vie de notre club, lui apportant d’abord l’aisance matérielle qui nous faisait si cruellement défaut mais surtout en donnant naissance à cet esprit d’équipe et d’entreprise qui nous permet aujourd’hui de relever bien des défis.

Le Tacot Club Calaisien lui exprime toute sa reconnaissance et présente ses plus sincères condoléances à sa famille.

Salon Poids Lourd

Le Salon du Poids Lourd d’Audruicq a eu lieu les 6 et 7 Mai.

Ce salon est organisé conjointement par la FNTR (Fédération Nationale des Transports Routiers) et le TCC. Il ne reste plus que 3 salons en France dédiés aux véhicules utilitaires et aux poids lourds, ce qui fait la force de ce salon qui a accueilli, selon les derniers décomptes, environ 5000 personnes. Il s’agissait de la 19ème édition et on y trouvait 70 exposants du métier du transport au sens large.

Mais plutôt que de longs discours, voici les photos.

Tout d’abord, celles de l’installation qui a nécessité, entre autres, le montage d’un chapiteau de plus de 2000m2.

Il fallait bien sûr assurer un peu l’intendance pendant ces journées de préparation. Le beau temps aidant, il fut même possible de manger dehors. Il faut remercier ces dames du TCC qui ont assuré ce service.

Le vendredi à 14h00, c’était l’heure de l’inauguration suivie de la visite des officiels, en voici les images :

Cette visite officielle fut aussi l’occasion d’une rencontre entre Madame la Maire d’Audruicq, Madame Nicole Chevalier, David Sagnard président de la FNTR Pas Calais et Guy Manier. Guy Manier est le président du Tacot Club Calaisien qui créa le 1er Salon du Poids Lourd avec la collaboration très active de Mr Robert Carpentier dont David Sagnard est le gendre, mais aussi de Mr Jean Faroux et de la municipalité d’Audruicq.

Madame Nicole Chevalier, maire d’Audruicq. Mr David Sagnard président de la FNTR Pas de Calais. Guy Manier président du TCC lors de la création du 1er Salon.

Le salon étant inauguré, les visiteurs purent profiter des stands, des animations et de rencontrer tous les professionnels du métier que ce soit en ventes de véhicules, de pièces, en formation, assurances…

La J.N.V.E 2022

La Journée Nationale des véhicules d’Epoque s’est déroulée dimanche 24 Avril et comme chaque année le TCC avait invité tous les collectionneurs à venir au rassemblement programmé sur la place d’Audruicq.

Le beau temps étant de la partie, ce furent plusieurs dizaines de voitures qui se sont stationnées sur la place d’Audruicq entre 9h00 et 12h00. Certaines ne sont restées que peu de temps et d’autres ont profité du soleil printanier toute la matinée. Le panel de voitures allait des années 20 au début des années 90, mais le plus simple, regardez les photos. La diversité était de mise.