Il y a un an, alors que je n’ai manqué que 3 éditions depuis 1978 (encore à la Bastille à cette époque), je m’étais promis de ne pas revenir à Rétromobile. Trop de choses avaient changé, une deuxième vague de mes marchands fétiches avaient disparu, poussés dehors par des tarifs exorbitants et j’avais envie de sortir dès 15heures… Il a fallu l’appel d’un ami pour me décider à m’y rendre encore, et je ne le regrette nullement.

Certes, hors de question aujourd’hui de retrouver la ferraille et la poussière de La Bastille. Les voitures populaires ne sont admises que pour célébrer un anniversaire sur le stand du constructeur, et les belles classiques des années 30 s’effacent devant les GT de moins de 50 ans, mais de plus de 100.000€. C’est sur les stands des clubs qu’elles survivent encore. Mais que c’est beau ….

Les grands ancêtres sont réunis autour de l’espace « musées », comme cette De Dion à vapeur 1891, un dinosaure qui permet de mesurer l’évolution depuis seulement 130 ans. Une curieuse De Coucy de records (350cc) côtoie un raccourci de Renault 4. On y apprend que le musée de Compiègne est à nouveau visitable dans son intégralité, un but de visite pour notre club ? Pourquoi pas.
De Dion à vapeur 1891
De Coucy de records
Sur les stands vendeurs, quelques avant guerre de haute couture s’immiscent encore au milieu des Ferrari, Lamborghini, Aston Martin et autres GT plus belles que neuves, plus diversifiées, il me semble, que lors des éditions précédentes.
Quelques spécialistes exposent encore de superbes BUGATTI (57 atalante, 43A, 59 « Roi des Belges »), HISPANO ou DELAHAYE; une rutilante MERCEDES 540K trône chez Sotheby’s tandis que des FERRARI des années 50, carrossées à l’unité, avoisinent une PEGASO dessinée par SAOUTCHIK. ROLLS ROYCE et BENTLEY rivalisent de luxe et d’élégance, avec quelques réserves sur l’extravagante RR dorée de l’actrice Zsa Zsa GABOR, décédée à 98 ans en 2016 (Artcurial). Le sommet de cette édition, c’est incontestablement ce stand ALFA ROMEO qui présente quelques uns des plus beaux modèles sportifs de la marque jusqu’aux années 60; les photos parlent d’elles même. A tomber à genoux …
Pegaso carrossée par Saoutchik
Stand Alfa Roméo
Les stands de marques actuelles sont un peu décevants cette année; CITROEN célèbre la SM et présente -quelle utilité ??- une autochenille B2 « Croisière Noire » flambant neuve et … électrique ; RENAULT, par contre, offre une exposition interactive (basée sur le vote des visiteurs), dont une intéressante et rare (quelques dizaines produites) Primaquatre SAPRAR, prévue pour concurrencer les PEUGEOT DARL’MAT mais qui, sans amélioration mécanique, ne connut pas le succès escompté. Figure aussi le prototype H, un haut de gamme envisagé aux côtés de la R16.
Renault Primaquatre SAPRAR
Renault type H

L’électricité est à la mode avec la LOHNER-PORSCHE et l’exposition FFVE qui présente son plateau « branché » : Coupé ROSENGART, BUGATTI 56, CGEGREGOIRE et KRIEGER.
La campagne de France (1940) est évoquée par le musée de Saumur, avec un tracteur d’artillerie LICORNE-LAFFLY et un char SOMUA.
LOHNER-PORSCHE (moteurs électriques dans les roues avant)
CGE GREGOIRE
La passerelle accueille une étonnante et exotique rétrospective TATRA et l’on accède ensuite à l’espace clubs, avec de belles classiques françaises (DELAHAYE, FACEL, SALMSON, PANHARD, HISPANO), la présentation d’une Chambord revisitée par SIMCA do BRAZIL, qui continua à la produire jusque dans les années 70. Dans l’exposition de voitures à moins de 25.000€ se tient une curieuse présentation de tracteurs, dont 2 CITROEN (le vigneron et un « bitza » artisanal) et un chenillé RENAULT, contrastant avec la modernité du plateau BERTONE des années 70.
TATRA
Chambord revisitée par Simca do Brazil
Les amateurs de beau papier, de miniatures ou d’Automobilia y trouveront leur compte, mais certains prix déroutent parfois. Soit hors de prix, soit carrément bradé.
On y croise du beau monde, et j’ai même pu deviser quelques minutes avec Henri
PESCAROLO (un stand rend hommage à sa carrière).
Henri PESCAROLO
Cette manifestation vise à figurer dans le top international, et s’en donne les moyens; que des oeuvres d’art autour desquelles nous tournerions une demi heure si elles étaient stationnées dans notre rue, mais devant lesquelles il faut passer au pas de charge, le train repart à l’heure! C’est comme au Louvre, que du beau mais rien à acheter … D’année en année, le budget dépenses décroît, ce qui n’est pas totalement négatif.
Les avis seront donc tranchés, on aime ou pas. Nos bourses ont une ambiance autrement plus conviviale, avec la probabilité d’y trouver plus sûrement l’objet convoité, et à bon prix, mais cette concentration de magnifiques voitures est incontournable. A noter que la prochaine édition ne se déroulera plus dans les mêmes halls et promet donc de nouvelles surprises.
Texte et photos : Philippe Valton
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Les Anglaises :
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Expo Bertone :
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Expo Citroën :
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Expo Alfa Roméo :
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Expo Tatra :
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