Le Rallye des retrouvailles

En ce dimanche ensoleillé marquant le retour de cet été capricieux, Annie et Laurent Lambert, les organisateurs, nous avaient donné rendez-vous à Clairmarais pour ce rallye qu’ils ont intitulé à bon escient « rallye des retrouvailles » après cette longue période forcée d’inactivité….

En effet, dès l’arrivée des premiers inscrits et jusqu’à la cinquantième voiture, les bavardages allaient bon train autour du petit-déjeuner et Eric dut battre le rappel pour donner le départ …Avec le road-book, soigneusement préparé par Annie, aucune difficulté pour se rendre par un itinéraire de découverte chez Charlotte et Jean-Louis Hochart qui nous attendaient pour nous émerveiller devant la diversité et la qualité de leur collection.

Belle preuve d’amitié et de confiance que d’avoir accepté d’ouvrir leur maison au plus grand nombre, ce que ne manqua pas de faire remarquer Eric en remettant à tous deux un cadeau souvenir de cette journée….

Après la visite, il fallait reprendre la route vers Oye-Plage pour le pique-nique et c’est sous les tonnelles du camping « les Argousiers » que les langues ont pu continuer à se délier en donnant l’occasion aux nouveaux membres venus pour la première fois de faire connaissance….

A cette occasion le club pourra compter sur une Traction supplémentaire (ce qui donna l’occasion à un certain citroëniste de lancer l’idée d’un rallye intitulé « Les Tractions du Tacot Club »….et il y en a maintenant un certain nombre!) une Bugatti, une Porsche 356 et des anciens membres qui sortaient un nouveau véhicule pour la première fois….

En fin d’après-midi et toujours sous le soleil chacun put reprendre la route en attendant le prochain rendez-vous fixé au 22 Août pour le rallye de Deux Caps en espérant que de nouvelles mesures sanitaires ne viennent pas contrarier notre calendrier….

D’autres photos suivront dans quelques jours.

Le train Renard (2)

Le convoi obéit à un mécanicien unique placé sur la locomotive de tête et n’est pas plus difficile à conduire qu’une voiture de luxe ! On réalise les boîtes de mécanisme à une ou à deux vitesses. Ces dernières permettent de doubler les quatre vitesses du train Renard dans les exploitations avec retour à vide. On peut alors ramener les trains vides à une vitesse double de la marche en charge, d’où économie de matériel et de combustible.

Le second principe dit du tournant correct, appliqué par le colonel Renard, consiste en une disposition spéciale, grâce à laquelle chaque wagon du train suit exactement la trace du précédent. Le mécanicien n’a donc pas à s’inquiéter de la queue de son convoi et n’a qu’à diriger la voiture qui le porte : là où elle a passé, les autres passeront.

D’autre part, outre la portion articulée de l’arbre qui relie entre elles les diverses parties et qui constitue l’attelage de puissance, comme le nomme l’inventeur, les véhicules sont rattachés par un attelage de direction. Ce dernier se compose d’un timon fixé d’un côté à l’essieu d’avant de chaque voiture et de l’autre à l’arrière de la précédente. Les combinaisons géométriques adoptées entre les divers éléments du système sont telles que si l’automobile de tête décrit une courbe de rayon quelconque, le pivotage qui en résulte se propage de l’avant à l’arrière dans les attelages successifs, et toutes les voitures suivent la trajectoire de la première.

Restait à surmonter un dernier obstacle et non le moindre. Quand le train Renard s’avance en ligne droite, sa longueur est la somme des longueurs des diverses branches qui composent son arbre. Dès qu’il décrit une courbe, cet arbre se transforme en polygone, et la longueur du train, mesurée suivant la courbe inscrite dans ce polygone, est plus courte qu’en ligne droite. Mais comment les wagons parviendraient-ils à se rapprocher, puisqu’ils marchent à la même vitesse ? Il se produira donc des glissements, des pertes de force et même, lorsque le convoi reprenant la ligne droite s’allonge, les voitures ripées vers l’arrière se mettraient en travers et se renverseraient, comme l’expérience l’a démontré.

Pour empêcher les accidents de ce genre, Renard dut interposer un lien élastique qui permit aux roues de tourner de la quantité nécessaire aux changements de longueur et fixer chacune d’elles à son essieu au moyen d’un barillet renfermant un fort ressort spiral ou compensateur.

Indépendamment de ces parties caractéristiques, le train Renard comporte encore un certain nombre d’organes secondaires fort ingénieux, mais nous ne saurions entrer dans plus de détails techniques sans fatiguer la bienveillante attention de nos lecteurs. Signalons seulement un autre des grands avantages mécaniques du système. Il fonctionne avec n’importe quel moteur, pourvu qu’il soit robuste et de conduite facile. On applique indifféremment aux trains Renard les moteurs à explosion, les tracteurs à vapeur chauffés au pétrole ou aux huiles lourdes (genre Serpollet, par exemple), les locomoteurs à vapeur alimentés au coke ou au bois.

En un mot, son constructeur, M. E. Surcouf, se conforme aux desiderata de ses clients, aux exigences locales, c’est à dire qu’il emploie la machine consommant le combustible le plus économique et le plus facile à se procurer dans le pays où le train en chantier doit circuler.

Quant au châssis, ils sont à six roues en tôle emboutie et construits de façon à recevoir toutes les carrosseries. Ceux destinés aux camions de marchandises sont à suspension simple, à grande flexion. Le modèle pour voiture de voyageur est à «  suspension compensée ». Ce dernier type assure une grande douceur de roulement et l’adhérence des roues motrices en dépit des aspérités du chemin.  

 La suspension compensée rend les essieux indépendants, de manière qu’on peut monter les roues motrices avec bandages en acier, les roues directrices étant seules munies de caoutchoucs. Il en résulte une économie d’entretien très  appréciable, car c’est sous les roues motrices que les caoutchoucs s’usent le plus rapidement.

Les premiers trains Renard, réalisés en 1903, avaient pour principal objectif les transports militaires et ils présentaient à cet égard, entre autres avantages, la rapidité, la souplesse, la diminution du nombre des chevaux et de l’encombrement des routes, en temps de guerre, par les convois. Aussi, l’armée espagnole en possède quelques-uns déjà pour l’artillerie de siège. Toutefois, on leur adressait alors une critique très fondée : les trains ne pouvaient marcher qu’en avant. Mais, actuellement, ils sont réversibles, et il existe des trains Renard pour le transport régulier des voyageurs, en divers endroits, à Utrecht (Hollande) par exemple depuis la fin de 1905.

Ils marchent également en arrière. Donc, en cas d’erreur de route, il suffit au conducteur d’exécuter une manœuvre des plus simples pour faire reculer son train comme il veut. Il peut même, afin d’éviter le tournage des rames aux stations terminus, changer de place le locomoteur, tel, un train ordinaire dans une gare, – avec les plaques tournantes en moins.

La fin de cet article dans quelques jours…

Le Train Renard (1)

Le Train Renard est un train routier à propulsion continue dont le brevet fut déposé en 1903 par Charles Renard en 1903. Certains de ces trains Renard étaient encore en service au début des années 20. Vous trouverez ci-dessous un article issu du Mois Littéraire et Pittoresque de 1906 qui en donne une description assez complète. La source de ce document est Gallica de la BnF. A la suite de cet article de 1906, vous trouverez quelques informations complémentaires sur les heurs et malheurs des trains Renard trouvés sur d’autres sources internet. Les photos sont issues de Gallica et de Wikipedia.

Actualités scientifiques : Le Train Renard

(Le Mois Littéraire et Pittoresque)  

Jusqu’à ces dernières années, les charmes-parfois un peu rudes- des voyages en automobiles semblaient réservés aux gens fortunés et, malgré la guerre faite aux chauffeurs qu’hypnotise la vitesse et dont les véhicules causent trop souvent la mort de paisibles passants, les « bandits de la route » tenaient seuls le haut du pavé. Mais tout se démocratise aujourd’hui et, grâce au train qu’imagina le colonel Renard, les piétons pourront à leur tour s’offrir, à peu de frais, un tel luxe.

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Les transports automobiles, à vitesses moyennes, de voyageurs ou de marchandises, par voitures isolées, se heurtent à des difficultés techniques considérables. L’emploi de la vapeur conduit à des poids trop lourds : 7 à 8 tonnes pour 20 personnes. Les tracteurs Scotte, par exemple, ne s’utilisent guère que dans l’armée ou les exploitations industrielles. D’autre part, les frais de combustibles et d’entretien du matériel sont fort élevés dans les voitures à pétrole. A la vérité, ces inconvénients disparaissent avec la traction électrique par fils aériens. Mais l’alimentation d’une voiture pouvant se mouvoir librement sur la chaussée est chose peu commode, bien que M. Lombard-Gérin ait trouvé une élégante solution au problème. Ce système, mis au point par la Compagnie de traction par trolley automoteur, fonctionne, en France, de Fontainebleau à Samois, ainsi que dans les villes de Montauban et de Marseille. Les omnibus employés sont à 20 places, pèsent à vide 3 tonnes et, en charge ordinaire, 4 tonnes, soit une tonne par roue ; ils marchent à raison de 14 kilomètres à l’heure, vitesse qu’on ne saurait dépasser sans danger et ils ne consomment pas plus d’énergie qu’un tramway sur rails. Le coût d’établissement d’une telle ligne ressort à 10 000 francs le kilomètre et un omnibus tout équipé coûte 17 000 francs environ.

Les trains routiers paraissent avoir une supériorité sur les véhicules automoteurs isolés, aussi bien pour le transport des voyageurs que pour celui des marchandises. Ils détériorent peu les routes, car la charge se trouve mieux répartie. En outre, un seul mécanicien et un seul moteur suffisent pour tout un convoi. Cependant, avec les trains ordinaires, constitués par une automobile de tête remorquant plusieurs wagons, il faut, pour éviter le patinage, augmenter l’adhérence du tracteur de tête et, par suite, son poids. Pratiquement, une automobile ne saurait traîner, sur une voie moyennement accidentée, un poids notablement supérieur au sien. Le tracteur doit donc peser à lui seul autant que l’ensemble des voitures attelées à sa suite : d’où dépense considérable pour remorquage du poids mort et usure rapide de la chaussée.    

Un second ennui réside dans le ripage latéral des véhicules remorqués. Expliquons-nous. Lorsque les routes présentent des coudes brusques, les voitures, par suite de la traction oblique qui s’exerce entre elles, ne suivent plus exactement (comme dans la marche en ligne droite) le même chemin que l’automobile de tête ; elles cherchent à s’échapper par la corde de l’arc qu’elles devraient décrire normalement à la suite du locomoteur. L’inclinaison de la voie ou la boue qui recouvre parfois le sol accentue cet inconvénient. Les trains routiers ordinaires demandent donc des voies larges, à faibles pentes et à grands rayons de courbure, ce qui ne se rencontre pas partout, même dans notre pays, si favorisé pourtant sous le rapport des routes.

Le train Renard ne présente pas les défauts ci-dessus, grâce à deux principes nouveaux découverts et appliqués par le regretté colonel : la propulsion continue et le tournant correct.

L’automobile de tête n’est pas un véritable tracteur, mais une « usine d’énergie », pourvue d’un moteur à vapeur ou à essence assez puissant pour entraîner tous les wagons à la vitesse voulue. La force engendrée par cette machine se trouve distribuée proportionnellement à chacune des voitures et employée à actionner une paire de roues de manière que chaque véhicule est lui-même « moteur ». L’avantage d’une telle disposition saute aux yeux. L’adhérence n’est pas due seulement au poids de la première automobile, mais aussi à celui de tous les autres. Par conséquent, on peut faire ce tracteur aussi léger qu’un véhicule quelconque, et un semblable train monte les rampes accessibles aux automobiles isolées sans qu’aucune des voitures le composant ait un poids exagéré. Ainsi, dans le train Renard réalisé pour les essais de début, l’automobile de tête, pourvue d’un moteur à essence de 50 chevaux, ne pesait qu’une tonne et demie et suffisait à fournir l’énergie nécessaire à la traction d’un train mixte (voyageurs et marchandises), formé de 8 véhicules légers portant une charge utile de 10 tonnes (10 000 kilos) et marchant à 18 kilomètres à l’heure. La transmission de la force du moteur aux diverses voitures s’effectue au moyen d’un organe dit boîte de mécanisme que porte chacune de celles-ci. Un arbre longitudinal règne d’un bout à l’autre du convoi ; il est articulé de façon à permettre à l’ensemble d’épouser les courbes les plus sinueuses, et grâce à des joints à la Cardan le mouvement se transmet sans altération. Les véhicules se relient par des portions aisément démontables de manière à faciliter leur réunion ou leur séparation. Sous chacun d’eux, des engrenages transmettent le mouvement de rotation de l’arbre à un différentiel qui actionne une paire de roues.

La suite de cet article dans quelques jours….